Les zones humides

Milieux et territoires

Le chasseur, conservateur de zones humides

Les zones humides sont parmi les milieux naturels les plus menacés à l’échelon mondial. Leur disparition provient essentiellement de la conversion de l’agriculture traditionnelle (élevage extensif) en agriculture intensive (céréaliculture) mais également de l’extension des infrastructures et de la pression urbaine.

Définition

"Toute zone de marais, marécages, tourbières ou eaux libres, qu'elles soient naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, que l'eau soit stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, incluant les zones d'eaux maritimes littorales, dont la profondeur ne dépasse pas 6 mètres à marée basse".

Le département de la Gironde a subi de plein fouet ce phénomène à partir des années 80. Conscients de ce problème et des enjeux qui en découlent, les chasseurs jouent un rôle important dans la préservation et la bonne gestion de ces milieux riches et variés. La superficie départementale actuelle répertoriée par le réseau FDC33/ONCFS est d’environ 60 000 ha de zones humides.

Notre politique repose sur deux types d’actions concernant l’ensemble des complexes humides du département :

L'acquisition, principale arme de la Fédération

Plusieurs instances cynégétiques se sont investies depuis les années 90 dans l’acquisition foncière de zones humides d’importance pour la biodiversité et les habitats de la faune sauvage :

Fédération Départementales des Chasseurs de la Gironde
Associations Communales de Chasse Agréées

Cette structure nationale, mal connue du grand public, remplit un rôle majeur. Créée par les fédérations départementales des chasseurs, la Fondation, reconnue d’utilité publique, est chargée d’acquérir pour leur conservation des espaces et des milieux présentant un intérêt pour la biodiversité. Ses ressources sont assurées par les cotisations des chasseurs. A ce jour, plus de 200 territoires, pour une superficie de 6.000 ha environ ont été acquis en France.

La Fédération, sur ses fonds propres ou en partenariat avec la Fondation, a développé une politique d’acquisition active en faveur de ces milieux riches et fragiles. La liste des territoires à sauvegarder ou à réhabiliter est très longue et les opportunités nombreuses, la Fédération a donc défini un certain nombre de critères pour l’acquisition de ces zones humides :

  • Territoire situé dans un complexe humide important pour les oiseaux d’eau et la chasse du gibier d’eau
  • Territoire menacé de drainage
  • Territoire drainé et pouvant être restauré
  • Territoire important pour la conservation de la biodiversité des zones humides du département
  • Territoire pouvant jouer un rôle important pour l’accueil des oiseaux d’eau en migration et en hivernage.

En Gironde, 46 territoires ont été acquis pour une superficie totale d’environ 642 ha, dans le détail :

FNPHFS/FDC

29 sites pour environ 407 ha

FDC

7 sites pour environ 145 ha

ACCA et SC

10 sites pour environ 90 ha

Les territoires acquis à ce jour par la Fondation et la FDC sont situés au sein de cinq complexes humides dont deux concentrent une part importante des sites : d’abord le Blayais, ensuite le Nord-Médoc.

Bilan pour le complexe humide des marais du Blayais :

 26 territoires acquis pour une superficie d’environ 299 ha, dont : 22 territoires acquis par FNPHFS/FDC (environ 279 ha) et 4 territoires acquis par la FDC (un peu moins de 20 ha).

Bilan pour le complexe humide des marais du Nord-Médoc : 

4 territoires acquis par la FNPHFS/FDC pour une superficie d’environ 110 ha.

Le coût financier des opérations d’acquisition de marais et prairies humides sur l’ensemble du département de la Gironde par les acteurs cynégétiques s’élève aujourd’hui à plus de 1 000 000 €. 

Un certain nombre d’ACCA et de SC possédant du marais sur leur territoire ont fait, dans la limite de leurs moyens, avec l’aide ou non de la Fédération, le choix judicieux d’investir dans l’acquisition de territoires, soit aujourd’hui 88,83 ha en 10 territoires.

La gestion des acquisitions

Elle est déléguée à des comités locaux composés de responsables cynégétiques. Ils ont été créés à l’échelle de l’entité de la zone humide pour mieux appréhender la gestion globale et intégrée de l’ensemble. Ces comités ont un rôle de proposition sur le statut cynégétique, la gestion de l’eau et de la végétation ainsi que sur la communication. Quatre comités de gestion fonctionnent à ce jour.

Le dernier échelon est la commission fédérale qui valide les propositions des comités de gestion pour une validation par le Conseil d’Administration de la Fédération.

Pour la gestion et l’entretien des propriétés, la Fédération s’appuie sur un réseau de partenaires agriculteurs bien étoffé. Pour la gestion des différentes acquisitions, des partenariats sont conclus avec des éleveurs ou des associations locales sous la forme de prêts à usages gratuits, avec un cahier des charges spécifique à chaque territoire, pour une gestion agri-environnementale.

Objectif : biodiversité

La diversité des territoires, en superficie et en richesse biologique, a conditionné fortement les choix et les modalités de gestion. Face à ce constat, il a été instauré une gestion calquée sur des principes écologiques fondamentaux.

Gestion de l'eau

Gestion de la végétation

La gestion et l'entretien de zones humides appartenant à des tiers

La Fédération et les structures cynégétiques locales ont développé des partenariats de gestion sous forme de conventionnement avec divers organismes et propriétaires privés.

Exemples :

  • La gestion de territoires appartenant à des tiers, comme par exemple la Réserve de Chasse et de Faune Sauvage EDF à Braud-et-Saint-Louis (convention de gestion avec le Centre Nucléaire de Production d’Electricité du Blayais depuis 1988).
  • L’aménagement de territoires en partenariat avec d’autres partenaires publics, comme l’aménagement pour la remise en eau du marais de Langouarde sur la commune du Porge, avec le Conseil Régional d’Aquitaine, le Conseil Général de la Gironde, la commune du Porge et l’Agence de l’eau Adour Garonne.
  • Des projets de restauration de Lagunes par des ACCA et SC avec des propriétaires forestiers sous forme de convention de gestion, opérations financées chaque année, suivant les projets, par la Fédération. Ces opérations de réhabilitation ont l’appui technique et scientifique du Conservatoire Régionale des Espace Naturels d’Aquitaine (CREN) (convention de partenariat entre le CREN et la Fédération). A ce jour plusieurs lagunes ont été restaurées par les chasseurs locaux avec l’accord de propriétaires forestiers, dont les plus remarquables sont situées sur la commune de Captieux.

La Fédération subventionne les ACCA de Gironde pour des actions de gestion de la végétation mais également de restauration de zones humides. Dans certaines d’entre elles, le chasseur est le dernier usager présent qui s’efforce d’entretenir ces espaces menacés par l’enfrichement. C’est le cas, à titre d’exemple, dans les marais de Vendays ou de Cubzac-les-Ponts. Dans ce contexte, la Fédération soutient financièrement les initiatives locales d’ouverture des milieux et d’entretien annuel ; ainsi en 2007/2008, plus de 450 ha de marais et de prairies humides ont été entretenus par les chasseurs.